Voyage voyage

JOUR 1

Lundi 2 août 2021, jour du départ, un crochet chez mon papou et son expertise de trekkeur. Sangles, doudoune, poches imperméables et poche a eau empruntées pour une durée indeterminée. Tout mon sac est passé au peigne fin : « ça, tu l’as en double, t’en degage un » , « inutile, on enlève ». Le sac est délesté d’environ 1KG de fringues chères a mon cœur. Il ne pèse désormais plus que 11KG (ha-ha), à vide d’eau et de nourriture.

Une dédicace sur ma gourde et je file chercher Coco chez son amoureux.

Départ prévu à 16h, j’arrive sur place à 16h15, on partira finalement vers 19h30, le temps d’attendre l’averse de 5min, les 5min de chargement de la voiture.

Arrivée a Bourg-en-Bresse (on dit « bourK ») vers 1h du matin, on y passera une nuit bien méritée, avant de partir en Haute Savoie chez un des frères de Coco.

La vue depuis ma Bat Cave.

La pluie est avec nous, j’adore. Un soir, nous irons diner chez un autre des frères, en Suisse cette fois ci, tout ça pour dire bonjour à nos chers amis les douaniers, et contester au passage leurs methodes. -« Mettez vous sur le côté svp. » -« Rrrroh *yeux au ciel* »

On retourne ensuite à BourK-en-Bresse (chez Cathy la maman de Coco) où Alex l’amoureux , nous rejoindra pour passer le week-end. On mange, on boit des bières, on rigole, on profite de la famille, un atelier fabrication de shampooing, savon solides pour Coco et déo solide pour nous se met en place également.

Dimanche 8, départ de BourK, on chope Lucas (qui sera la voix de la raison, l’adulte vraiment responsable) au passage, et on s’arrête dans le Cantal, hébergés par le bon hôte et ami David, accompagné d’un petit cœur de beurre, la dénommée Jam.

Semaine 2

A l’aube (10h15) nous taillons la route direction Rocamadour, à l’hospitalet précisemment. Sur place nous retrouvons Mag (illustratrice de talent, ici.jozi sur instagram), Esther et Ben (capharnaum_urbain sur insta), le groupe est au complet. L’histoire de ce qui sera bientôt « la mauvaise troupe » commence. -« dos à l’école, empruntez la direction sud (?) », il est 14 ou 16h (oui c’est précis) la randonnée (de l’enfer pour moi) démarre.

Nous marchons, nous hésitons, rebroussons chemin pour retrouver le droit, marchons encore et il est temps du premier repas. Le gaspacho restera quasiment intact, et nous suivra avec joie toute la journée, non sans certains rebondissements (sur le sol). La marche continue, mon sac pèse minimum 13KG (charge ressentie : MASTODONTALE) j’ai déjà envie d’appeler un taxi.

Je remets ma vie question.

Quand soudain apparait tel un mirage, une sorte de mare d’eau plus que douteuse, et à ses côtés, gisant là sur le sol, une branche. Branche sur laquelle je me jette, telle Ouska sur ses croquettes. Le morceau d’arbre, reconnaissant son maître, se débarrasse instantanément de son écorce, laissant une surface parfaitement lisse sous mes doigts. La joie m’envahi, j’ai trouvé MON BATON. Il est parfait, de taille, de forme et d’ergonomie, il fend le vent avec légèreté et aérodynamisme et supporte tout mon désarroi et ma fatigue. Bientôt il sera orné de plumes splendides et prendra ses lettres de noblesse « MERCI AMOUR »

On fait une pause?

Après quelques kilomètres de marche qui me paraissent equivalents à 12 fois le tour de la terre, Ben le chasseur de spots (ça veut dire « endroits » mamie) incroyables, nous dégotera un terrain où planter nos tentes pour la nuit. Un terrain presque légal où il nous suffira d’enjamber 2 barrières et clôtures pour y accèder (hum-hum).

Ici même.

Nous y passeront une délicieuse nuit, terrifiés par les bruits de chiens-loups/renards HURLANTS à la lune, humains riants de manière suspicieuse, et autres bêtes deguerpissantes à l’ouverture de ma tente en pleine nuit (je cherchais les WC). Réveillés par le clairon d’un jeune cerf probablement intrigué par le pestacle TENTE-aculaire se tenant à quelques mètres de lui. Un petit déjeuner (gaspacho pour ma part, il DEVAIT disparaître) et une mission remplissage de gourdes et dos de chameau (camel-back pour les connoisseurs) plus tard, la mauvaise troupe est prête à reprendre la route.

Aujourd’hui la météo annonce 35 degrès. Je prie pour y survivre. Deux claies passées et quelques kilomètres parcourus plus tard – le ciel m’a entendu. La pluie s’abat sur nous. Des gouttes enormes qui se transformeront bientôt en BILLES de grêle, la pause s’impose (oh mince!).

Olivier le producteur de noix, nous entendant, nous prendra en pitié et nous invitera a partager l’abri de sa grange. Il nous donnera également une indication précieuse, nous n’allions PAS DU TOUT dans la bonne direction. 1KM de détour sur un chemin affreux de graviers niquants les pieds nous aura mené jusqu’à lui. Une photo, un sac de noix, et nous voilà repartis, sur le bon chemin cette fois-ci.

C’est en rampant (du moins pour ma part) que nous arriverons à l’archéosite où nous serons merveilleusement et chaleureusement acceuilis (c’est FAUX) à s’installer pique-niquer.

Le repos des guerriers

Vers 16h peut-être, nous reprenons la marche. Il fait CHAUD, j’ai mal au dos (ou devrais-je dire a l’enorme contracture qui me sert de dos), dame nature m’a rattrapé et j’en ai marre. Je craque, je pleure, je ris de pleurer et pleure encore. Nous traversons une route et commençons à nous enfoncer sur un chemin de terre (qui grimpe en plus) mon corps dit STOP, je n’arrive plus à respirer. C’est décidé je déclare forfait. Coco mon ange gardien m’accompagnera faire du stop, jusqu’au point d’arrivée de la journée : cap FUN. Une femme extraordinaire de compassion et d’humanité, Christine nous sauvera en nous ramassant dans sa camionette avant de nous déposer à l’endroit souhaité. MERCI.

La fin de la rando se passera autour d’une bière, 30km avant la fin de randonnée initialement prévue (hahahha). Le restant de la troupe nous a rejoint au camping Cap FUN où nous avions trouvé réconfort houblonné. Finalement JETÉS comme des malpropres (j’avoue..) de la table où nous allions commander de quoi ripailler (au pretexte que nous n’etions pas clients du camping), Ben le spotteur fou nous sortira de derrière les fagots (littéralement) un champs plein de limaces, à deux pas de là, pour passer la dernière nuit en bivouac.

Le jour se lève, la mauvaise troupe est ravie de sa décision d’abandon. Les deux conductrices sont envoyées, telles la lumière divine salvatrice, faire du stop pour aller récupérer les voitures garées en début de parcours, afin de nous extirper définitivement de cette rando infernale.

Midi, c’est AFFAMÉS que nous nous dirigeons en quête d’un restaurant d’où l’on ne sera pas chassés. C’est à la Glugette de Gluge, qu’Emeric nous acceuillera, stressé, en plein coup de feu , pour un repas amplement mérité (bières et frites pour moi, le début d’une longue série).

Baignade et sieste à l’ombre, puis les joyeux lurons (nous) se divisent en deux équipes : la team « récuperer les clés de la maison de location à Caniac-du-Causse » et la team « courses ».

Il y a un trampoline dans le jardin. 20h rendez-vous à Cabreret au restaurant de Claire, l’anglaise, qui nous régalera de sa répartie théâtrale et son enthousiasme de vie. Un putain de personnage. Chacun prépare sa petite commande, la plupart d’entre nous choisi une pizza. Ça tombe bien, il n’y en a pas ce soir problème de four a pizza ou de manque de pâte, j’écoutais plus rien, assourdie par le TORRENT de larmes à l’interieur de mon corps. Ce sera donc une autre bière et des frites pour moi. La chance continue de s’abattre sur nous, l’electricité de notre pergola extèrieure ne fonctionne pas. Claire nous apporte une lampe de chantier, qui ne tardera pas à se transformer en barbecue de moustiques et autres malheureux insectes volants.

Le lendemain : grasse matinée après tous les efforts des jours précédents. L’après-midi, certains partent en courses et petite rando (la team des courageux), et l’autre à l’accrobranche (la team des écureuils). Je serais de cette dernière, sans accrobrancher, en lisant les accords toltèques à l’ombre « d’une » bière. Mention spéciale à Charlie le mono et son petit singe en peluche pour tromper la maréchaussée au besoin. La journée se terminera par un super repas préparé avec amour et vin rouge, par Lucas le brave.

Un nouveau jour se lève sur des pizzas maison et de la vadrouillade. Un saut dans l’eau presque pas stagnante du gouffre de Cabouy et HOP direction Collonges-la-Rouge, ah non, en fait ce sera Martel (désolée Coco, on y retournera plus tard t’inquiètes pas). Ruelles pavées de galets (galettées somme toute), bières et frites pour changer.

VENDREDI 13 : Canoë. La mauvaise troupe arrive détendue, avec seulement une demie heure de retard. Ce n’est pas comme si TOUT le monde nous avait attendu pour le brief et monter dans les bus qui nous amèneront au point de départ. 8km ; un arrêt pour carresser des chevaux inopinément postés sur notre trajet fluvial, une piqûre mystèrieuse sur l’oreille de Coco, des sirènes, du toboggan de canoë et un championat régional de lancer de cailloux. MONTJOIE! SAINT-DENIS! que trépasse si je faiblis.

On va manger? J’ai la DALLE

Il est temps de se sustenter, pour moi ce sera : bières et frites (je sais, vous êtes surpris.). La folle journée ne s’arrête plus, après des adieux déchirants, une partie de la mauvaise troupe accompagne à la gare de Cahors le soldat Lucas. C’est en cette ville que seront dénichées de splendides cartes postales, les pépites de la région. Un paquet de claque-doigts répandu dans les rues et nous voilà parties en direction du Gouffre de Padirac.

Merveilles de bon goût.

On retrouve le restant de la troupe si fameuse qu’on ne la nomme plus, une fois de plus, en retard, sur le fil.

Et là.

C’est le drame.

-« Euh la dame elle a pas de chaussures, on fait quoi? »

-« Non mais je marche toujours comme ça, à la rigueur je vous signe une décharge de responsabilité. »

-« Non non mais ça marche pas comme ça en fait. »

Je serre les dents, lève les yeux au ciel et COURS au parking chercher les chaussures de Mag dans la voiture. Je reviens doucement, eh oui c’est compliqué et dangereux de marcher pieds nus, faut pas se presser. J’enfile les chaussures, passe la « sécurité » et le tourniquet, j’enlève les chaussures et commence la visite avec toute la mauvaise volonté du monde. Il est pourri ce gouffre, on y fait chier les va-nus-pieds. Je n’ai que faire du système électronique à écouteurs qu’on m’a tendu à l’entrée, et qui conte l’histoire et les détails de cette merveille souterraine (Coco en détient tous les secrets, voyez avec elle). Une balade en barque, le lac de la pluie, une darone qui dit « CHUT » à chaque fois que son enfant OSE ouvrir la bouche, un retour en barque, une photo cachant d’un bras le pauvre gosse assis derrière nous, une remontée de la flemme en ascenceurs et nous voilà ressorties, de retour sous la chaleur lourde de la surface.

Dernier soir, + un permis à fêter, il nous faut de la bière. Il est 20h30 passées et le challenge à son comble. C’est sans GPS mais avec entrain que l’on s’elance vers la providence. Soudain surgit un tabac, par miracle encore ouvert, la tenancière accepte la négo et nous tend un pack de 20 bières (pour SEULEMENT 25 euros). …

Pas mal.

Arrivée sur un air de SATISFACTION, victorieuses, les bras chargés de houblon. On termine Les Visiteurs, on couche le petit Ben et c’est roue libre. Une soirée d’anthologie, bières, fous rires, punchlines et autres malices top-secrètes hillarantes. Un tour de trampoline et extinction des feux vers 3h30.

C’est le temps de dire adieu à cette cave humide, habitée par une scrutigère véloce, qui nous a si bien acceuilli durant le séjour. Rangement, vaisselle, à+ au restant de la troupe qui retourne en ses contrées nantaises. De nouvelles aventures nous attendent. Nous roulons vers Mamina à Palau de Cerdagne, à deux pas de la frontière espagnole.

Cette semaine Pyrénéenne sera bien plus brève à raconter. C’est simple, on n’a rien foutu ou presque, loutrification MAXIMALE.

Quelques courses, de quoi préparer de bons petits plats pour manger à 15h, du cruci-verbage et autre coloriage, siestes et grasses matinées, une ballade dans la rivière (à 3min de la maison), de la découpe de tesselles pour les œuvres de Mamina et une soirée avortée en Espagne pour cause de couvre feu. La prochaine semaine sera toute autre, INCH’HALLAH.

Semaine 2 ou 3 (?) à Palau de Cerdagne

En route

Ca y est, la motivation est avec nous, aujourd’hui ce sera : accrobranche. On arrive sur le lieu de l’amusement, on paye nos places et on attend pour se faire equiper. C’est à nous!

*tidudut* -« J’ai une dame qui n’a pas de chaussures, je fais quoi? » *tudup*

Putain ça recommence, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène. Après quelques pourparlers et une décharge de responsabilité (t’as vu le Gouffre de Padirac, ça peut fonctionner comme ça aussi) Aurore l’adorable responsable donne son feu vert

*tudup* -« Juste pour vous prévenir qu’on a Mimisiku avec nous aujourd’hui, si vous voyez une demoiselle pieds-nus sur les parcours c’est OK » *tudup*

L’accrobranche m’ouvre ses bras et c’est avec joie que je m’y jette.

Des tiroliennes en veux-tu, en voilà, et des parcours de toutes les couleurs. Petite pensée pour les deux jeunes filles tetanisées devant nous sur le parcours rouge, et l’heure passée pour les aider à sortir de cet enfer. Des arbres de toute beauté et une bière ambrée de la région, c’est ce que j’appelle une belle journée.

Du coupage de tesselles, un apéro avec la famille de Coco, une régalade d’aubergines et nous partons pour la soirée en Espagne. Ce soir, c’est billard (et bières).

« Chez nous »

La salle est à nous, on est bien. Après quelques heures de jeu et de rigolade, un groupe de français arrive dans NOTRE salle de billard. On finira par boire une bière avec eux à l’heure de la fermeture à minuit et demi. Claire m’apprendra quelques insultes en espagnol, et ensuite on se retrouvera tous de l’autre côté de la frontière pour investir le parc à jeux des gosses.

Courses, balade (pour Coco) et orages à foison, c’est la dolce vita.

Quelques jours avant notre départ de Palau, Cathy nous rejoint, le quatuor fantastique est en place. Le lendemain c’est notre ami Jerem qui roulera jusqu’à nous. Une petite balade jusqu’au lac en guise de bienvenue.

Un nouveau jour se lève, un jour plein de promesses, un jour pas très net de la soirée de la veille. Une fournée de pizzas dont certaines (surtout la mienne) CARBONISEES et nous sommes prêts pour ce qui va suivre.

On m’appâte avec une histoire de bains naturels d’eau chaude. Fantastique, j’en suis! Oui bon seulement on va se faire une petite RANDO avant ça. Les bains seront le réconfort après l’effort. OK, sans le sac à dos de mille kilos, ça devrait le faire.

Nous arrivons dans la jolie bourgade de Llo, calme et paisible, prête à acceuillir ma SOUFFRANCE à venir. « Suivez le chemin des bains et ensuite empruntez… » Allons-y, let’s go (c’est parti les amis) on avance, on rebrousse chemin (hum-hum) et on tourne à droite, sur un délicieux chemin sans fin de cailloux affûtés. Après une côte qui me paraît l’Everest, nous arrivons (les pieds en SANG – bon, c’est faux mais c’est comme ça que je le ressens) devant une charmante petite église. Je repère une fontaine, et me JETE dessus, m’asperge tel un enfant ou un chien fou qui jouerait avec un tuyau d’arrosage. Ca fait du bien.

« Ah mince, on s’est trompés c’est le mauvais chemin, il faut faire demi-tour. »

Et merde, les vestiges de la mauvaise troupe nous collent à la peau. Ne trouvant pas de corde pour m’y pendre, je me résigne à emprunter ce chemin infernal une nouvelle fois. Yeeeah.

De retour sur le bon chemin, nous empruntons une route d’asphalte bordée de roche et de rivière arborée. C’est une pente ascendante, qui monte, qui monte, qui monte (oui c’est un pléonasme). De temps en temps je m’arrête, regrette mon baton qui aurait servi d’appui à ma détresse, manque de tomber dans les pommes, respire et repars.

« En haut, il y a une chapelle. » A chacun des virages j’espère voir apparaître de TOUT mon cœur cette chapelle qui marquerait la moitié de la RANDONNEE et le début de la descente. Après l’équivalent de 12 fois la distance Terre-Lune nous arrivons sur un chemin un peu moins pentu, chouette! Mais pleins de petits cailloux, aïe. Une pause s’impose. Je décède tranquillement, affalée sur une roche, Coco fait son cabri dans les rochers, Jerem fume une clope et Cathy nous raconte une histoire.

On repart, seulement cette fois ce sera avec mes chaussures pieds-chaussures pieds. J’suis pas venue ici pour souffrir…euh…

Le chemin reste rude pour mon niveau « sportif » cependant c’est gérable, et la vue est splendide, à couper le souffle (ha-ha). Quand soudain! Au LOIN, surgissant du haut de la montagne, la tant attendue chapelle. ALLELUIA, Dieu soit loué. Les courageuses Cathy et Coco grimperont le chemin facultatif jusqu’à elle. Je trouverai refuge sur le sol, avec mon acolyte de flemme en attendant leur retour.

L’heure de la descente a sonné, c’est un chemin ESCARPÉ qui s’offre à nous, franchement casse-gueule, mais on en sortira indemnes. Gloire à nous. C’est ainsi que s’achève cette douce randonnée de 3 HEURES.

Quelques étirements avant de prendre la route vers les bains de Saint-Thomas. Je savoure le fait d’être assise sur le siège moelleux et acceuillant de la voiture, aaaah.

Nous sommes sur la route de montagne nous menant à la félicité quand Cathy remarque que l’on est sur la réserve d’essence. Petit coup de stress, mais 5 minutes après nous touchons au but. « Là ! Il y a des gens avec des serviettes ! ».

« Bonjour, c’est bien ici les bains? » -« Oui mais c’est fermé, ils ferment à 19h45 »

Super, il est 19h53 et le SEUM (sentiment de frustration et de dégoût) s’empare de nous un instant. Internet nous aurait donc menti, les bains ne sont pas publics et naturels. Ou alors la faute est de notre côté et nous ne sommes pas au bon endroit. Tant pis.

Phœnix céleste.

Nous sommes le 8 septembre et c’est le dernier jour avant que Cathy ne reparte. On déjeune avec le grand père et la cousine de Coco. Je vous laisse deviner ce que j’ai mangé.

Vous noterez l’innovation dans le taillage de la frite.

Nous filons ensuite en Andorre pour faire le plein de contrebande. Première surprise : le grand supermarché, proche de la frontière, où l’on va d’habitude avec Coco est en train d’être démantelé, il n’en reste que l’ossature. Soit, on continue donc vers le centre ville et nous arrêtons à un Super U. A travers la vitrine je vois les énormes Toblerone qu’on m’a commandé. En plus il n’y a personne dans le magasin on sera tranquille. Ah. Il n’y a pas de caissier non plus, c’est bizarre. Et puis les portes sont fermées. A l’entrée un mot indique que c’est fermé aujourd’hui. Bon… En regardant de plus près, rien n’est ouvert dans le centre. On se dit qu’il doit y avoir une fête ou quelque chose du genre. On reprend notre espoir et la voiture et on roule joyeusement jusqu’au Pas-de-la-casa. Arrivés sur place on passera devant des rideaux baissés et autres portes closes à n’en plus finir. Mystère. Ce fut une belle randonnée automobile de 3h. Pensée compatissante à ma pauvre Coco qu’on a trainé presque contre son gré dans cette galère.

C’est le matin (midi moins le quart), Cathy est partie. Cette journée sera dédiée au repos et à la découpe de tesselles de mon côté, et aux bains de Llo pour Coco et Jerem. La soirée approche et je reçois un appel de Coco « Ouai mon chat, on a la DALLE avec Jerem, motive Mamina, habillez vous et on part au resto ». Un quart d’heure plus tard nous sommes attablés au WOK de Puigcerda. Grand seigneur Jerem nous invitera (merci encore). La soirée se terminera par de la bière et du billard, Muy bien.

Repas de l’herbivore, oui il y a des frites, je trouvais ça marrant.

C’est déjà le dernier jour chez Mamina, c’etait bien, vraiment bien. Merci beaucoup, beaucoup pour l’accueil (cœur). Il est environ 11h, l’heure de reprendre la route direction l’Espagne. Pardon, direction BARCELONAAA !

(Pour ceux qui sont interressés par des belles photos, cohérentes, des villes qu’on traverse, RDV sur instagram @coquelicroquette )

Nous arrivons sur place en début d’après-midi, on récupère les clés de l’appartement, on y dépose nos affaires et on file comme le vent à l’AREOPORT. J’aperçois Adeline (Boob, pour les intimes) au loin et lui hurle « SALSIFIS » pour lui signifier notre présence et notre position.

Le trio de choc est au complet.

Sur le chemin du retour : bouchons, routes barrées et Policía de tous côtés, une manifestation sûrement. Qu’importe, on fini par accèder au parking de notre rue, on rentre se changer et nous voilà parties en quête de croquetas et de sangria (on dit « SAINgria »).

Guidées par notre instinct nous marchons à travers la ville. Bientôt c’est une foule de drapeaux catalans qui nous encerclera. Nous sommes le 11 septembre et aujourd’hui à Barcelona, le peuple manifeste pour l’indépendance catalane. En essayant de se frayer un chemin dans cette marée humaine qui nous sépare de la sangria, on se retrouve juste derrière les tambours qui rythment la parade. OK. C’est parti pour danser en cœur et scander du yaourt en tentant de suivre le tempo. Très drôle et inopiné. On ne perd pas de vue l’objectif et reprenons la route. On s’extirpera juste avant que ça ne dégenère entre fumigènes, flash ball et gestapo.

Quelques chiens mignons et street art plus tard, LA place de toutes nos espérances se dresse sous nos yeux.

Un « Vegetalia » qui sert de la sangria, une aubaine, je me JETTE à une table sans réfléchir. Ramen, gyozas, tortilla vegan : le paradis. Juste à côté, un salon de tatouage, avant même qu’on le remarque Coco est déjà là-bas, négociant un RDV et discutant avec toutes les personnes s’y trouvant. A côté du salon de tatouage, une petite boutique de bobo, et dans ma ligne de mire, une incroyable chemise à motif de coqs. J’observe, j’attends, j’hésite, puis 2, 3, 4 personnes entrent dans ladite boutique – oh mon dieu! Ils vont voler ma chemise. Un instant plus tard je suis à la caisse avec cette merveille entre les mains. On termine tranquillement notre banquet paradisiaque, on passe au tattoo shop peaufiner les détails du rendez-vous, une petite photo avec Paulo le tatoueur et nous voilà reparties.

Il y à 6 ans avec Coco, 2 filles rencontrées dans un salon de tatouage nous avaient fait découvrir le First Bar, et la soirée y fut excellente. C’est donc nécessité ABSOLUE d’y emmener Boob. On s’attend à retrouver les mêmes serveurs suisses de la dernière fois. En arrivant devant le bar, on discute avec la personne qui fume une clope et nous apprend que les anciens barmans ne sont plus là. Richi (celui qui fume) tient le bar avec Lukas désormais. Dommage, on hésite puis finalement on se dit qu’on va y boire « juste un verre » avant d’aller ailleurs.

Le bar est étroit, une partie de l’espace est recouverte de post-it de toutes les couleurs, avec des dessins et des mots de toutes les langues. Au fond, il y a même une machine d’arcade pour jouer à des jeux rétros. On prend un verre, au moment de régler, un client qui venait chercher une bière me demande sur le ton de la plaisanterie si je lui paye. Je lui réponds en anglais que je l’aurais fait avec plaisir s’il n’avait pas été chauve. Lukas est mort de rire, et Thomas ledit client aussi (ça brise la glace), il est français. On discute avec lui quelques minutes et il retourne voir sa femme Coralie au fond de la salle. Boob commande un shot à boire sans les mains, tous les yeux sont rivés sur elle, ça met la pression. Georgia une magnifique australienne passe par là et voyant le désarroi dans lequel se trouve Boob, décide de l’accompagner et commande le même shot. On rigole, on discute un peu et les filles sortent fumer, je les accompagne à l’extérieur. On fait la rencontre d’Anahi et Jessy, un couple d’américains arrivants tout droit de Los Angeles. De retour à l’intérieur je commande 4 shots pour Thomas, sa femme, Boob et moi-même (Coco étant restée dehors discuter avec Anahi). En arrivant dans le fond du bar, surprise! Thomas et Coralie sont installés avec Georgia et son amoureux (l’homme invisible) ainsi qu’avec Jessy! On passera le reste de la soirée ensemble à discuter, rigoler et commander des tournées de shots (mon préféré le First Kiss : vodka, myrtille et melon).

Œuvres d’art plein les murs.

Minuit et demi, fermeture du bar, couvre feu, mais la soirée n’est pas terminée. On file sur la plaça Reial (haut lieu de perdition) où des vendeurs à la sauvette distribuent des packs d’Estrella Gallicia (bière espagnole) à toute personne prête à payer 10€ pour. Coco négocie un pack à 6€ à Khan qui deviendra notre chouchou et notre pote. On passe un moment sur la place, on rencontre d’autres personnes, et finalement Jessy et Anahi nous invitent à nous poser dans leur hôtel 4 étoiles pour terminer les bières au calme. Apparemment l’hôtel était dingue, j’en ai peu de souvenirs… On rentre à l’appart (en rempant) vers 4h30/5h, une belle première soirée qui pose les bases.

10h premier réveil avec Coco, on partage le canapé convertible du salon. On refait notre soirée, on se marre, on embête Jerem par messages et on se recouche, toujours pas très nettes.

16h15, c’est le matin, on se réveille cette fois-ci pour de bon. Coco se lance dans la confection d’une poêlée de brocoli, on part avec Boob faire des courses. Nous sommes dans un état brillant. Tiens, le supermarché est fermé. Tiens, surement parce que c’est dimanche. Mi-chiant, mi-drôle. Sur le retour vers l’appartement, une échoppe BIO ouverte éclaire nos vies. Mille dollars plus tard, les bras chargés de véganeries, on est de retour dans notre terrier. La joyeuse troupe se prépare TRANQUILLEMENT et c’est finalement à 19h que nous sortirons avec pour objectif : la plage de la barceloneta.

« Déposez votre sexisme ici »

En chemin Coco fond pour une glace touron-crème catalane, un malotru INSISTANT nous suivra un moment, avant d’être remis à sa place.

Pas de bourré et pétillances lumineuses.

On passe devant le marché de bouffe et on en ressort avec des bonbons, du touron pour Boob et des bières.

La plage est sous nos pieds, bon il fait nuit désormais mais c’est bien aussi, on est sûres de pas prendre de coup de soleil. Bières terminées, vendeurs de paréos esquivés et pieds trempés, on marche jusqu’au « BOOMBOOM » d’un bar avec DJ au loin, qui intrigue Coco depuis 30 minutes. Le boomboom se révéle décevant, demi-tour, on a faim. Mais où sont les croquetas?

Une pancarte « spritz » nous arrête dans un restaurant d’empanadas. On se retrouve assises à une table bancale, bordée du brouhaha de la rue et du balais des camions poubelles. Avec en mains spritz et empanadas mauvais. Très bon choix cet endroit. Bon c’était marrant cette connerie mais on a toujours faim

Majestueuse terrasse

Le miracle de la vie dépose un VEGETALIA sous mes yeux, ni une ni deux, je pars quérir une délicieuse pizza. Pour sa survie, Boob a BESOIN de croquetas, on se pose dans un resto « typique ». Ils vont bientôt fermer et on les fait visiblement CHIER, de surcroît, il n’y a même pas de croquetas, ce sera donc une tortilla sans saveur qui sustentera Boob. De bons gin tonic viendront réconforter la troupe. Sur la route de l’appartement les filles mettront la main sur de l’orciatta (une sorte de lait d’amande) la dernière bouteille du magasin. La soirée n’est pas totalement un échec.

3ème jour barcelonais et un miracle survient : il n’est pas midi et on est déjà au supermarché (clap-clap-clap). En plus on trouve des croquetas v-gant (pas bonnes). Aujourd’hui on retourne à la plage, de jour cette fois-ci. Mais avant, restaurant. En premier lieu pichet de sangria, des croquetas (!!!) pour Boob et pizza pour Coco et moi, une vegana pour ma personne, un régal.

Il fait beau, on arrive sur le sable chaud de la barceloneta et on file se baigner. J’avais oublié que la mer c’était pas forcément glacé. On lézarde au soleil, c’est bien.

Pas bien.

Sur le retour c’est glace pour tout le monde, c’est la journée du miracle, et ils en ont une vgant pour moi, ça c’est cool.

On passera la soirée à l’appart, à boire des bières et faire des jeux. Je garde en mémoire la partie de mikados géants la plus hilarante de ma vie.

Jour 4, journée culture. La Sagrada Família est à un quart d’heure a pieds de notre appartement, on commence par ça. On voit l’édifice au loin, qui contraste avec avec la ville crevant l’écrin de verdure qui l’entoure.

Ah. C’est 50€ pour visiter l’intérieur. NOPE. On se contentera de faire le tour, ce sera un ravissement suffisant.

Un bus nous dépose ensuite non loin du parc Güell, mais avant…sangria!

On était bien joyeuses après ca dans le parc. Je suis marquée par la splendeur végétale qui s’y trouve et par une balançoire haute incroyable.

La soirée approche, c’est l’heure d’aller au First bar. On y fera la rencontre de Valérie une allemande et de Samuel qui habite ici et qui m’apprendra une insulte en swahili. Minuit passé, go plaça Reial.

On s’amuse, jusqu’à ce qu’un connard de keuf vienne gâcher la fête en me VOLANT mon sac de bières, sous prétexte que c’est interdit. Bon les bières du sac etaient quasi-toutes vides sauf 2. Mais c’est une question de principe. J’ai donc pu tester mes insultes en espagnol (merci Claire), je pense avoir fait des progrès car le flic a fait demi-tour sur son vélo à la con, et a tenté un coup de pression en me demandant de répéter mes propos. Toujours obéïr aux forces de l’ordre (hahaha) je m’exécute donc, avec une pointe de zèle j’ajoute à mon discours précédant une traduction en toutes les langues que je connais. Il est parti avec mon sac de bières, sous mes délicates paroles hurlées, et mes compagnons du soir m’ont sorti de la place avant que je ne termine en prison.

J’ai passé le restant de la soirée à raconter, offusquée, cette injustice à toute personne croisée et à balancer des « ACAB » (all cops are bastards) à tout va…

Le jour suivant, on prend la voiture et on va à la platja de la Murtra, une vraie plage entourée d’herbes hautes et de pampas, et non de ville comme celle de la barceloneta. Avec de bonnes vagues qui me rappellent celles de Lacanau. Des vagues plus violentes qu’à notre habitude, au point où elles aspireront les lunettes de soleil de Boob (R.I.P.).

L’après-midi était top, maintenant on a faim. On trouvera sur une petite place calme, un restaurant vraiment typique cette fois. Et là, c’est la régalade, Coco savoure des patatas bravas, Boob se repaît de croquetas, et je me roule dans du houmous, des olives et des pimientos de Padrón frits.

C’est l’heure de boire « un » verre, c’est l’heure… du First bar. Lukas, le barman, me fait part du problème qu’il rencontre avec certains français qui ne veulent commander qu’en français et non pas en espagnol ou en anglais. Je lui apprends donc une phrase type qu’il pourra répeter aux réfractaires, (mamie ne lit pas ce qui suit) je lui apprends, « je ne parle pas français, mange ma bite ».

Fermeture, plaça Reial, vous connaissez la chanson. Ce soir c’est danse. Coco met de la musique sur son enceinte, et on improvise une petite boite de nuit à ciel ouvert, même Khan, notre vendeur préféré dansera avec nous. On fait la connaissance d’un groupe de francophones qui habitent ici. Groupe mené par maitre Gims (pas l’officiel mais il lui ressemble beaucoup, enfin à cet instant alcoolisé du moins). Maitre Gims décide d’emmener sa troupe, Oprah et Romain un couple de français qu’on a rencontré au bar et nous-même sur le roof top de son immeuble.

On se retrouve sur un toit barcelonais, sous une pluie fine et un orage électrique à discuter et rigoler tous ensemble. On rentrera au milieu de la nuit pour un sommeil bien mérité.

Dernier jour en compagnie de Boob, jour du tatouage. Il faut quitter l’appartement à 11 heures, c’est rude. On dépose nos affaires dans la voiture, puis on s’échoue à la table d’un restaurant à côté du salon de tatouage. Vegetalia étant mystèrieusement fermé, je me nourrirais exclusivement de jus de tomate. A la table d’à côté, une femme adorable accompagnée de LEONARDO, la mascotte des environs, qui s’affaire à détruire une bouteille en plastique. Il est incroyablement mignon, et deviendra rapidement notre meilleur pote.

15h, c’est l’heure de se trainer à 5 mètres de là, Trip n’ tattoo. Les filles se feront tatouer « Que sera, sera » (qu’on pourrait traduire par « ainsi soit-il »).

Après quoi on se ballade dans la ville, on choppe des lunettes de soleil et des conneries de touristes. Contrairement aux filles qui ont mangé ce midi, mon dernier repas remonte à la veille. Je suis obnubilée par VEGAN JUNK FOOD, une chaine de restaurants que j’adore. Ce sera le premier repas véritablement DELICIEUX en extérieur depuis le début du voyage.

Il faut maintenant déposer notre petit cœur de beurre Boob à l’AREOPORT. Ne pas pleurer, ne pas pleurer. Au moment où elle s’éloigne, on lui hurle un dernier « CROQUETAS ». Cette semaine est passée à la vitesse de la lumière. C’était incroyablement génial.

On roule jusqu’à l’auberge de jeunesse à Vallvidrera qui nous accueillera deux (ou trois?) nuits.

On arrive loin du fourmillement de la ville, sur les hauteurs verdoyantes. L’auberge est plutôt cool. En entrant dans la chambre on entend un « hola! » depuis le fond de celle-ci. C’est Meri, qui ne tardera pas à nous parler en français (avec l’accent du sud), elle est native d’Andorre. Elle éclaircira d’ailleurs le fameux mystère de notre virée là-bas quelques jours plus tôt.

« Ah mais oui! Le 8 septembre c’est la fête de Nostra Senyora de Meritxell, la sainte patronne d’Andorre. C’est le SEUL jour de l’année avec un peu le 1er de l’an où absolument tout est fermé. »

C’est d’ailleurs de « Meritxell » que vient son prénom. Meri est adorable, elle m’offrira un stylo pour que j’écrive mes cartes postales. Après une douche rafraîchissante, on se dirige vers le self.

Sur la route du self, c’est quand même fou la nature

Ce soir c’est pizzas! Pizzas congelées, donc impossible de retirer le fromage. Je regarderais donc Coco manger la sienne avec une soupe en prime, mon plateau sous les yeux, portant fièrement une savoureuse barquette chou-pomme de terre…

Après un sommeil BIEN nécessaire, Meri est repartie ce matin, on lambine sur un transat au bord de la piscine.

Il est maintenant presque 16h, on a faim. J’ai repéré un resto vgant à Barcelone, et on veut aussi passer dire au revoir à Richi et Lukas au first bar. Coco réserve un parking en ville pour « pas qu’on galère » …

Ce 17 septembre sera particulier. Ce 17 septembre sera le jour où Coco décidera que sa voiture n’est pas assez sécurisée, il faut la rendre inviolable, 5 portes c’est trop risqué. Pas de soucis ce problème sera bientôt réglé. Allez on part à Barcelone. Coco met le contact et entame son demi-tour, hop hop attention à la rigole derrière, BOOM, eh merde, tentative numéro 2 pour sortir de cette rigole, BOOM. Après plusieurs « boom » dans le muret derrière, la voiture est extirpée et prête à mordre le bitume.

Rigole et muret…

On sort constater les dégâts : coffre enfoncé. Bon c’est juste visuel. On va quand même essayer de l’ouvrir juste au cas où. Ah! C’est pas seulement visuel, ça ne s’ouvre plus non plus. On verra ça plus tard, on y va.

Sur votre gauche, la porte de parking.

Arrivées a Barcelone, le garage réservé s’avère bizarre, au pied du palais de la musique, une porte automatique de garage. Et c’est tout. Pas d’interphone, de digicode, QUEUDAL. Il y a un numéro à appeler. On appelle, ça raccroche immédiatement. Trois fois de suite sans qu’il ne se passe quoi que ce soit. Puis mystèrieusement la porte s’ouvre, on s’y engouffre directement.

Le restaurant désiré est à côté de la plage de la barceloneta. Je commande EMUE un plateau de fromages (je précise que tout est vegan)(en vrai je suis venue et j’ai TANNÉ Coco rien que pour ce platal) et aussi des « calamars » et tempura de légumes. J’adorais les vrais calamars frits quand j’étais petite, on avait tout un rituel pour les manger. C’était clairement trop mais j’en n’ai pas laissé une miette.

Coco prendra des frites et des CROQUETAS (big up Boob). Le tout arrosé de sangria, la plus fantaisiste et la plus chère qu’on ai bu jusque là.

Sangria aux fraises à mille dollars

La promenade digestive s’impose, on va marcher le long de la plage. In fine tous les déchets jetés inconsciemment finissent à la mer et détruisent la vie qui s’y trouve. Et la plage ici en est jonchée. On ne peut pas laisser ça comme ça. On se met à ramasser tout ce qu’on trouve au bord de l’eau.

2 sacs entièrements remplis et débordants, plus 2 briquets fonctionnels en guise de récompense plus tard, c’est l’heure de boire un verre. On se retrouve sur un lit/banquette de bar à touristes, allongées telles des reines de Saba avec un cocktail en main.

Après ça, on assistera à une poursuite flic-brigant, un bougre qui a volé une personne. Il est l’heure du First Bar, un taxi nous dépose sur la Rambla, à quelques pas de la terre sainte.

Sur place, j’apprendrais que Lukas a passé la journée à répéter « mange ma bite » (LOL). On fera la rencontre de Simon et Rita, deux français qui tiennent le Daya, un restaurant aux environs de Nice. Ils sont hyper sympas, on discutera et rigolera bien ensemble.

Maintenant que je possède la technologie, je peux commander de la nourriture où je veux! C’est la fermeture, on attend le livreur qui nous amènera burger et nuggets vegans absolument stupéfiants (et même flippants) de « réalisme ».

Saut dans le futur.

En l’attendant on tombera sur deux palestiniens. Une des premières chose que je leur dis c’est qu’Israël à volé leur pays, que c’est dégueulasse, et que c’est un Etat terroriste. Des petites étoiles s’allument dans leurs yeux. On les emmenera par la suite à plaça Reial (la routine). On dit au revoir à Khan, je crie à l’Etat d’Israël d’aller se faire mettre et on retourne au parking.

Il est 3h30, l’heure du drame approche. Arrivées devant la porte de parking on appelle deux ou trois fois le numéro, on attend, 5 minutes plus tard la porte s’ouvre. Ne sachant si elle se refermera ensuite à tout jamais, on prend une décision : Coco va chercher l’auto et je retiens la porte.

Personne ne lui a retenu la porte à celle-ci.

Je me place là où j’espère être le capteur (s’il y en a), la porte commence à se refermer sur moi, je la pousse, elle me pousse, je la pousse. Je gagne, elle s’ouvre de nouveau, puis recommence à se fermer. Ce petit manège aura lieu bien trois fois avant que Coco n’arrive. Juste assez de temps pour que la panique me gagne et que mon imagination échaffaude mille scénario : et si il y avait un méchant dans le parking qui l’avait enlevé et qu’en fait tout ça n’est qu’un piège? Et si la porte se referme et me pousse dehors en bloquant Coco à l’intérieur?

« Coco? Coco mon chat! Ça se referme, Coco! »

De son côté, Coco est stressée par mes appels à l’aide (oopsie), puis enfin elle m’aperçoit en même temps que la sortie, porte ouverte sur la fin de cette galère. Elle file pleine d’espoir, nécoutant que son envie de se tirer de là. Je suis toujours en bras de fer (c’est le cas de le dire) avec la porte et je ne peux que contempler ce qui suit.

Angle d’attaque : large, généreux. Colonne de béton : incisive, déterminée. Aile droite de la voiture : krrrrshhhh, désormais introvertie. Poignée de porte : brisée, disparue.

Le choc est présent. La voiture sort du parking en boitant, je cours chercher son plastique latéral arraché pendant la bataille, en espérant que les médecins puissent faire quelque chose avec.

Garage : 1. Voiture : 0.

Et merde, bon on rentre, de toute façon on peut rien faire pour l’instant. Demain après le check-out on ira se reposer sur la plage de Sitges. Extinctions des feux.

C’est le matin, il faut se lever et partir, ça pique. La nuit a été bien trop courte, on est claquées. Je prends quand même le temps de défaire mes draps pour aider la femme de ménage quand elle passera. On monte à la réception rendre la clé et c’est parti. (…) Ah non pas tout de suite. Coco a une idée brilliante. Elle veut tester d’ouvrir la voiture du côté de la porte enfoncée pour voir si la serrure fonctionne encore. Alors oui, ça déverouille, cependant ça ne verouille plus et la clé ne ressort plus non plus. Petit moment de solitude.

On tente des trucs pour la décoincer, ça ne fonctionne pas. Un français passe par là et essaye à son tour, ça ne fonctionne pas. Le staff essaye, ça ne fonctionne pas. Rien n’y fait, la clé à décidé de se la jouer Excalibur. Coco PANIQUE. Evidemment on n’a pas de double. Evidemment c’est le week-end un garagiste coûterait une blinde et de toute façon ce sera fermé demain.

On a fait tout ce qu’on pouvait. Il ne nous reste qu’une chose à faire : reprendre une nuit et retourner se coucher. On est dans la même chambre. Vous vous souvenez quand j’ai enlevé les draps? J’ai plus qu’à les remettre maintenant. On essaye de dormir. Vers 17h le gars du staff qui nous avait aidé (ou devrais-je dire le MESSI) entre dans la chambre porté par la lumière divine et deux petits anges claironnant en chœur une musique triomphale, brandissant de sa main bénie LA CLÉ. « Solo pressar » (j’ai juste poussé) dira t-il humblement avant de repartir tel un mirage. Gloire à lui à tout jamais, chevalier Arthur au cœur pur. Nous sommes SAUVEES.

On peut continuer de glanger l’esprit tranquille, et prévoir la suite du voyage.

Ca me faisait beaucoup rire qu’un truc qui s’appelle « SANIFLOW » soit autant degueux.

Le lendemain on part à Sitges, cette fois-ci c’est la bonne. Après 10 minutes de voiture, le rétroviseur intérieur se jette dans mes bras. On est mortes de rire. Coco aura l’occasion d’apprendre à masteriser la conduite sans, durant l’heure de route qu’il nous reste.

Une fois garées, la première mission sera d’acheter du gros scotch gris tissé. Ah non, ils n’en ont pas, ce sera du scotch d’électricien alors.

Instagrameuse en action

On se pose dans un restau indien vegan. Tout est délicieux, on en ressortira en roulant.

Ça change des frites.
C’est reparti

Hier on a repéré une plage qui a l’air sympa à Altafulla, on y fonce. Il faut se garer dans un parking improvisé en bordure de nationale, et marcher ensuite à travers une pinède pour y accéder.

Voici la plage de la Mòra, que j’appellerai « la plage des français » tellement il y en a. Le camping qui la surplombe doit en être rempli. C’est une des plus belles plages qu’on verra. L’eau est chaude, cristaline et peu profonde, il faut marcher pas mal pour trouver assez de fond pour nager, le sable est doux. C’est magnifique.

Cette journée en douceur contrebalance avec celle de la veille. De retour à la voiture on « répare » le rétroviseur, avant de rejoindre notre appartement pour les jours qui viennent, à côté de Tarragona.

Comme neuf.

On ira visiter le lendemain. Il y a des ruines d’arène romaine à l’entrée de la ville. Avant d’y descendre on se posera au pied de la cathédrale pour boire de la sangria et remplir des cartes postales.

On est restées un moment attablées. Après avoir payé l’addition on continue de papoter, puis le serveur vient nous proposer une visite de la cave à vin. OK! Ça c’est la cave, ça c’est la salle du haut, ça c’est la cour, et ça la sortie. Très habille.

La ville est très mignone, on visitera un magasin qui propose des jouets en bois et des bonbons à l’ancienne. Un tour par l’arène et son parc et on rentre ensuite à l’appart.

La ville

Le magasin

L’arène

Arrivées à l’appartement on prépare une sangria dans la plus pure tradition espagnole (NON). Sucre, jus de clémentine industriel, suprêmes de pamplemousse qui trainait, brouilly qui a tourné dans la voiture : LA recette magique. C’est mauvais, on lui laisse sa chance en esperant que ce soit moins pire après une nuit au frais.

On rend l’appart ce matin, affaires chargées dans la voiture, « sangria » embouteillée, on est prêtes à partir à PORT AVENTURAAA!!!

A côté de l’appartement

10h30, heure d’ouverture du parc, on est devant l’entrée. J’ai mes chaussures pieds (chaussures pieds) je suis parée, pas le temps de niaiser avec des pourparlers et décharge de responsabilité aujourd’hui.

On commence par le SHAMBHALA, un grand huit qui débute par une montée, suivi d’une descente presque à pic puis d’un looping en 8, c’est une tuerie.

La journée est lancée, on enchaîne les attractions. Avec 5 minutes d’attente au maximum, on a pu faire toutes celles à sensations fortes. Mention spéciale au Furious Baco où le départ te fait passer de 0 à 135 km/h en 3 secondes (montagne russe la plus rapide d’Europe apparemment).

Il est environ 15h il nous reste 3h avant la fermeture et on a fait tout ce qu’on voulait, on peut ralentir le rythme.

Betty Boop en diablesse qui chante avec un torreador dans le coin western. Cohérent.

On a terminé la « sangria » en mangeant nos salades de riz à midi, mais on a soif. J’ai repéré un resto qui faisait des hamburgers vegans, on s’en prend un chacune avec une pinte de bière.

La journée suit son cours et l’heure de l’injustice approche. Il est 18h tout le monde regagne sagement la sortie. Tout le monde? Non, deux gauloises résistent encore et toujours, et passent sous le bandeau de fermeture du Shambhala pour rejoindre la file d’attente et profiter d’un dernier tour. Oui mais non. La joie fut de courte durée. Une meuf du staff capte qu’on n’était pas là quand ils ont fermé et demande à son sbire de la file de nous faire sortir. Je discute avec l’humaine : « Est ce que tous les gens qui restent vont remplir le wagon? » « Non. » « Ok donc ça ne change RIEN si on passe avec? » « Oui *petit coup d’œil vers sa connasse de cheffe qui fait non de la tête* » J’insiste en disant qu’on vient de loin et réitère mon plaidoyer. En vain, la connerie humaine est bien trop ancrée dans la cheffe (des batardes).

Je fais demi tour avec Coco et mon seum. Je suis dégoûtée, je passerai facilement la prochaine demie heure à m’insurger de cette injustice. (À l’heure où j’écris ces lignes je ne suis toujours pas remise, la plaie est encore à vif.)

On se retrouve dans un endroit inconnu du parc, l’endroit des hôtels on dirait. Coco trouve un « raccourci » qui nous mènera devant un portail à escalader, qui nous mènera ensuite sur le parking des bus, à l’opposé du parking des visiteurs… Je me souviens encore de la tête du gardien effaré de nous voir à cet endroit, hahaha. Fini les conneries on regagne la voiture et on roule vers Vinaròs.

Sur un air de classique, stupéfiant.

Après une heure de voiture on retrouve Jimmy, un ami de Manu (qui nous prête sa maison). Jimmy nous guide jusqu’au domicile, nous donne les consignes et les clés.

La maison est grande, on a chacune notre chambre. Il y a un jardin avec une balancelle, des plantes grasses, des agrumes et un magnifique palmier phœnix.

Il y a également une terrasse sur le toît; endroit où nous admirerons des couchers de soleil, tous plus incroyable les uns que les autres (et servirons au passage de buffet pour les moustiques). Mais aussi une véranda où on passera le plus clair de notre temps.

Le premier matin, on file au marché, et on apprend le nom des fruits et légumes en espagnol.

Après le tumulte barcelonais on a besoin de repos, on se la coule douce. Coco écrit pour son bouquin, je cuisine ça m’avait manqué. Le soir on regarde des films avec des bières espagnoles, la vie est belle.

On met le nez dehors et on part se balader le long de la côte, les jardins sont resplendissants de flore nouvelle. Les plantes grasses et tropicales que l’on trouve en pot par chez nous, sont ici des ARBRES c’est impressionant.

La mer est à 5 minutes à pieds. On trouve une crique presque cachée. Notre crique. On achètera des masques et tubas pour voir ce qu’il se passe sous l’eau. Plein de poissons, des bancs de petits, des beaucoup plus gros, des poissons nettoyeurs … incroyable.

On ira voir la ville d’Alcanar à 10 minutes de « chez nous », le soleil commence à tomber, on verra surtout une église, un bureau de tabac et des MOUSTIQUES. Les rues sont très étroites on se fera quelques petites frayeurs en y passant avec la voiture. On termine la visite en allant voir la mer, c’est beau.

La vie au ralenti

On ira également faire un tour dans la ville de Vinaròs, on en profitera pour déguster (et JUGER) plusieurs sangria.

Après plusieurs jours de glande, baignade et sieste, on trouve la motivation d’aller faire un saut a Peñiscola. Il est 17h… no comment.

La vieille ville est très jolie : un monticule de maisons blanches et rues pavées.

On admire la mer, on se promène un peu et on se pose à la table d’un restaurant, attirées par la musique. Avant qu’on puisse commander une bière, un des serveurs nous apporte deux tranchettes de jambe de cochon. Euh…NO GRACIAS.

Je ne tarderais pas à remarquer le nom du restaurant « La casa del jamon », tout s’explique, très bon choix pour deux herbivores. On termine nos verres et on poursuit la balade. La nuit commence à tomber, le phare s’allume. On prendra un autre verre dans un bar qui surplombe la mer avant de retourner à la voiture.

On passera par la mer, DANS la mer, il fait nuit l’eau est bonne, la ville brille de mille feux.

Une fois dans la voiture, on décide de se la jouer sans GPS. On se retrouve dans la zone des habitations, en HAUTEUR, à emprunter un chemin de terre et de cailloux, à flanc de précipice. La vue est dingue. A chaque rocher je crains qu’une des roues explose, mais non!

On retrouvera le droit chemin et on arrivera à la maison saines et sauves. Les jours passent, j’irais me promener et ensuite me baigner au coucher du soleil, on se fera des bains de nuit dans notre crique quelques fois.

Baignade au soleil couchant

Un soir après s’être promenées sur des kilomètres de côte, Coco sort des mots magiques : « Ça te dit qu’on aille boire un verre? » Suivi de « Je mangerai bien des makis aussi ». OUI ÇA ME DIT.

On arrive à Vinaròs determinées « una jarra de sangria por favor » , le serveur ouvre grand les yeux « una jarra?! », oui oui, un pichet d’UN LITRE CINQ pour deux s’il te plait. Pendant la sangria j’écris des cartes postales et on choisi en avance ce qu’on va prendre au restau (il y a la carte sur l’Internet). Ils ont plein de véganeries que je n’ai jamais goûté ailleurs, je vais pas laisser passer ça.

On arrive au restaurant, on s’assoit et on prévient le serveur qu’on sait déjà ce qu’on va commander. Il revient avec un petit calepin. A nous deux, on commande 11 plats, on n’a même pas le temps d’ennoncer la moitié de ce qu’on veut que le serveur nous dit « it’s too much » éberlué. Mais non c’est pas trop on a FAIM monsieur. C’est la première fois qu’on me remercie infiniment après avoir pris ma commande.

Lorsque l’on demandera l’addition, le serveur Luis se présentera et discutera avec nous. Il nous serrera la main, nous offrira un digestif (hyper bon avec un goût de cerise) et nous fera carrément la bise avant qu’on parte.

Le séjour à Vinaròs sera marqué aussi par une mystèrieuse odeur de CACA qui rempera jusqu’à nos narines à la nuit tombée, ainsi qu’une chorale de chiens à toute heure du jour et de la NUIT.

Les chanteurs : un petit cœur de beurre et un gardien qui blague pas

Un séjour placé sous le signe de l’innovation avec des « cookies » cuits à la poêle, et aussi une pizza (la version au micro-ondes était vraiment inacceptable).

L’avant dernière journée on ira faire des courses, à la recherche d’une céramique que j’ai vu sur plusieurs maisons.

On rentrera avec des perruques et tutus, on a un peu dévié de l’objectif.

Sur la route on tombera sur un auto-stoppeur back-packer, Enrique un portugais de 25 ans qui arrive tout droit d’un trek en France. On le déposera à Peñiscola avant d’aller y boire un dernier verre.

Veille du départ, motivation, on part à Benicarló. C’est bizarre on n’est pas dimanche, beaucoup de magasins sont fermés et les gosses font exploser des pétards depuis hier. On est le 12 octobre et c’est la fête nationale. On ira voir la mer et la chapelle de Santo Cristo del mar et on se baladera dans les rues à la recherche des artichauts géants (l’emblème de la ville).

A un moment je croise le regard d’un épicier après qu’il ait buggé sur mes pieds nus. On continue notre chemin puis 5 minutes plus tard je le vois s’avancer vers nous. Il dit un truc en espagnol genre « bah alors cousine elles sont où tes chaussures? Tiens c’est pour toi, tranquille » et il pose rapidement devant mes pieds (un peu comme si j’étais un animal sauvage) une paire de CROCS. C’était vraiment très marrant.

On découvre qu’il y a des ruines pas loin, c’est fermé aujourd’hui, ils n’ouvrent que les week-end. On decide d’y aller pour voir de plus près. Sur le parking désert il n’y a qu’une seule voiture avec un homme à l’intérieur, une voiture de la municipalité. On se gare hors de sa vue et près de l’entrée j’aperçois un endroit non grillagé qu’on peut atteindre en passant par le côté. Une pente avec rochers et plantes piquantes plus tard, on se retrouve sur le site. C’est pas très grand, on fera vite le tour avant de déclencher un plan d’intervention du GIGN. Ni vues, ni connues on ressort sans se faire voir par le « garde », ou en tout cas sans qu’il ne fasse quoi que ce soit.

Demain après un grand ménage on part à Valence.